L'épave de l'Amphitrite
La côte du golfe du Lion a été le cadre d'un grand nombre de naufrages. Les brusques sautes de vent et l'incertitude des fonds marins ont, en plus des batail
es et des attaques de pirates, provoqué bien des fortunes de mer. Aujourd'hui, quelques épaves sont encore en état de témoigner des époques passées.
Parmi elles, celle de l'Amphitrite, découverte en 2001 au large des Aresquiers, vient de faire l'objet d'une belle édition.
12 novembre 1839.
En route pour l'île de Trinidad, l'Amphitrite croise une trombe à quelques encablures de l'île de Maguelone, sur la côte languedocienne. Navire marchand de deux cents tonneaux francisé au port de Marseille, il apporte aux colonies un chargement hétéroclite composé de morue fendue, d'huile d'olive surfine en bouteilles, de câpres et de métaux précieux. Cette nuit-là pourtant, il sombre dans la fureur des vagues et dans l'oubli des hommes.
Près de deux siècles plus tard, en 2001, l'épave est découverte par hasard au cours d'une partie de chasse sous-marine. Trois campagnes de fouilles archéologiques font remonter à la surface l'Amphitrite et son histoire.
Le bâtiment, sa cargaison, son matériel de bord sont l'objet de recherches en archives et d'analyses en laboratoire. Les résultats de cette fouille constituent un témoignage essentiel sur l'intensité des rapports commerciaux entre la Méditerranée et les colonies Caraïbes et sur la connaissance du régime douanier sous la monarchie de juillet.
Moins bien connu que pour le XVIIIe siècle, le dynamisme marchand des négociants provençaux sous Louis-Philippe s'incarne dans la recrudescence de la construction navale civile et l'intensité des départs enregistrés pour les Antilles dont l'Amphitrite est à ce jour la découverte la plus originale.
Auteur du l'ouvrage, Laurence Serra est diplômée en archéologie et scaphandrière classe II. Elle s'est vu confier par le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines depuis l'été 2003 l'interprétation du gisement de l'épave. Plus qu'une collaboration, une amitié est née avec l'ensemble de l'équipe bénévole de la Section de Recherches Archéologiques Subaquatiques de Frontignan.
- Sources
- L'Amphitrite, une Epave aux Aresquiers,
Format 21 x 27 cm, 146 pages, 30 illustrations
AMD Editions, 29, rue Chateaubriand
34070 Montpellier













