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Le Goéland, splendide fléau

Espèce protégée, le gabian est pourtant dans le collimateur...

Gabian, le Retour.

A la fin du XIXe siècle, le Goéland avait disparu. Dans les années 20, 120 couples sont arrivés à Marseille. En 2001 on en comptabilisait  23.000  sur les 120 000 couples de la Méditerranée occidentale - 10 pour cent de la population mondiale ! L'espèce qui progresse de 8 pour cent par an est un colonisateur si efficace qu'il en vient à perturber l'écosystème. Le Gabian fait aujourd'hui l'objet de "contrats"...

 

Pour les navigateurs, c'est le signe que la terre est proche. Pour les caboteurs, c'est l'"escort bird" des bateaux de pêche. Pour les plaisanciers, c'est la certitude de nettoyages fréquents... Pour les enfants et les poètes, c'est ce magnifique voilier qui corrige les pires embardées d'un petit battement d'aile ou d'un imperceptible mouvement de sa gouverne. Cet aigle de mer (1,5m d'envergure !) Cabotages - Goélands, "escort bird" des bateaux de pêche et des caboteursune fois posé sur l'eau devient un gros canard pataud (parfois 70 cm pour le poids d'un poulet moyen !).

Car c'est tout sauf un pêcheur : il ne sait plonger ni en piqué comme la Sterne, ni en "canard" comme le Cormoran. Tout au plus parvient-il à s'immerger une seconde à vingt centimètres pour récupérer une sardine morte ! Il nage mieux qu'il ne marche mais ses terrains de prédilection sont les îles rocheuses et les falaises côtières. Terrien, il suit aussi les tracteurs et les camions de poubelles. Moins romantique...

Kleptomane et opportuniste, il vole les proies des autres et adapte son régime à ce qui se présente : petits poissons, œufs et oisillons, charognes, déchets de nos pêcheries et de nos villes. Les décharges à ciel ouvert ont largement causé sa formidable expansion.

D'espèce protégée (directive 79/409), il est devenu une nuisance. Premiers visés, les autres oiseaux. Les Gabians mangent les œufs des Puffins et des Faucons pèlerins, croquent à leur envol les petits d'Océanites tempêtes. Dans les zones de nidification, ce colocataire sans scrupule élimine ses voisins dont il n'hésite pas à attaquer les femelles couveuses à coups de bec pour les forcer à quitter le nid et gober leurs œufs...

Danger pour l'avifaune, le Goéland finit par modifier l'écosystème. Cabotages- Bagarre chez les goélands pour un poisson de Méditerranée biensu^rPar ses fientes, d'abord. Si la récolte de guano est une ressource pour les îles du Pérou qui exportent cet engrais "bio" riche en phosphates et en nitrates, sa présence massive modifie la chimie du sol : les plantes locales disparaissent, des espèces "nitrophiles" les remplacent. Du coup, la faune change : lapins de garenne et rats noirs prolifèrent (île Riou) finissant de détruire la flore autochtone.

L'incessant piétinement des palmes, le "nettoyage" permanent du sol et les prélèvements des végétaux pour construire les nids (15 variétés prélevées pour les construire), désertifie les zones d'habitat dense.
Et, en ville, il peut devenir un danger. Les couvreurs qui les délogent sont agressés. Bref, la perturbation est si massive qu'elle motive des interventions pour en limiter la population.Cabotages.Méditerranée- Goélands, limiter la population

Première méthode : fermer les décharges. L'incinérateur de Toulon est, estiment les scientifiques, en grande partie responsable de la diminution de 17% de la population de Goélands dans les Iles d'Hyères depuis 1982.

Pour les décharges qui existent encore, les couvrir avec des filets qui empêchent les oiseaux d'atterrir. Frontignan a employé ce moyen pour interdire certaines zones où le Goéland était indésirable.
Seconde méthode : stériliser les œufs.

Détruire les nids ne sert à rien. Le Goéland refait aussitôt une couvée. Alors, pour tromper l'oiseau couveur, une huile minérale pulvérisée sur les œufs empêche l'air de pénétrer les pores de la coquille et asphyxie l'embryon. Pas facile d'atteindre les nids !

Le Grau du Roi et Gruissan s'y sont risqué avec un certain succès. Mais là, pas de falaises ni de rochers inaccessibles.
Troisième méthode : la poudre et le plomb. Pendant 60 jours en 2008, sur les Iles Sanguinaires, au sud d'Ajaccio, le tir au fusil a été autorisé au personnel de l'Office National de la Chasse.

Mais le Gabian jouit encore d'un statut de "protégé". N'essayez pas de faire un ball-trap depuis votre bateau ! Le les nourrissez pas non plus, il pourrait vous en coûter 400 € !

 

Mouette ou goéland ?

Cabotages.Méditerranée- Mouette ou goéland ?La mauwette, une mauviette ? Peut-être l'étymologie normande le ferait-elle croire. Mais le celtique gwelan - pleureur, en référence à son cri - ne doit pas se avec tous ces drôles d'oiseaux de mer qui cohabitent sans s'hybrider.
"Notre" Goéland leucophée (Larus michahellis) est facile à reconnaître : c'est le plus grand (58 à 68 cm), à l'âge adulte (4 ans et jusqu'à 32 ans) son dos et ses flancs sont gris, sa tête, son cou, son ventre et sa queue blancs, les bouts des ailes noirs. Ses pattes à pieds palmés sont jaunes comme son bec qui porte une tache rouge. Et quels yeux ! Le cercle orbital rouge tranche avec l'iris jaune citron.

Les petits de l'année, les "grisards" atteignent rapidement la taille adulte mais ont un plumage beige-gris, un bec sombre, des pattes et des palmes roses. On le confond alors avec le Goéland brun, le Goéland d'Audouin ou la Mouette mélanocéphale.

 

Dégats des goélands, les voitures grises sont les cibles préférées des GabiansLes voitures vertes moins visées...

Au Canada il est fréquent que les gens portent plainte pour les salissures que le Goéland occasionne. En Europe, la Zurich Insurance a fait une étude des problèmes liés aux déjections d'oiseaux car les automobilistes Anglais dépensent chaque année 57 millions de Livres pour le nettoyage des fientes du "yellow-legged Gull". Ses conclusions : achetez des voitures vertes, les moins visées alors que 92% des voitures grises sont les cibles préférées des escadrilles de Gabians.

 

Gabians...Du Gabian au Gabelou

Gabian viendrait de gabié, qui a donné gabier en français, et désigne le marin envoyé sur la vigie en haut du mât où se perchaient les oiseaux.
En langage populaire, le Gabian désigne un voleur mais aussi un gendarme, un douanier (gabelou) et, autrefois, un employé de l'octroi.

A Marseille, l'expression "triste comme un Gabian sur la panne" fait référence aux douaniers qui gardaient autrefois le bord de mer.

Mais le terme désigne aussi... un goinfre ou celui qui se nourrit de n'importe quoi et qui, par extension, gobe tout ce qu'on lui raconte.

Emma Chazelles

Cabotages magazine, créateur du Nautourisme, revisite le nautisme et le tourisme côtiers en Méditerranée