Suisse de mer

Parmi les marins importants de ce morceau de côte, il en est dont la célébrité s'est faite plus discrète au fil des années. C'est le cas de Michel Mermod, figure de l'esprit de mer des années soixante-dix, comme Bernard Moitessier, Eugène Riguidel ou Alain Tabarly, indissolublement associés à leurs bateaux et à une certaine philosophie.

 

C'était avant le kevlar-carbone, les bateaux aux noms de saucisson ou de centrales nucléaires, les routeurs à terre et les sponsors.

Moitesier avait Joshua et Tamata, Riguidel La Rieuse et Tabarly ses Pen Duik, Michel Mermod Genève et Oudioux. Si vous arrivez au ponton d'accueil de Sète, sur la panne 4, peut-être juste en face de vous, vous verrez ce dernier. Il ne sort plus, il est à vendre, c'est un peu triste. Un beau ketch norvégien de 13 m en ferrociment comme on les faisait en ce temps là. Il a fait plusieurs fois le tour du monde, c'était aussi le bureau de cet écrivain-capitaine suisse.

 

Sa biographie est succincte :

«De son enfance aux Ormonts, Michel Mermod a acquis le goût de la solitude et celui de la liberté. Très tôt, il est attiré par la découverte du monde et par la rencontre de l'autre. Son premier voyage le conduira de l'Alaska à la Terre de Feu, expérience initiatique. En 1961, il part de Lima sur un voilier le Genève, il sera le premier navigateur suisse à accomplir le tour du monde en solitaire. De retour en Suisse, pour y poursuivre des études, il rencontre Viviane, journaliste, ils se marient. Ensemble, ils partiront sur un nouveau bateau, Oudioux. Pour témoigner de leurs expériences et de leurs réflexions, ils feront paraître plusieurs ouvrages, dont Le Monde au Creux de la Vague qui, déjà, était un cri d'alarme sur l'état de la planète. Conséquent, Michel Mermod s'engage alors dans l'aide humanitaire. Sa conclusion est amère, malgré l'aide apportée la misère grandit, pourquoi ?»

Michel Mermod ne vient plus guère à Sète. Pourtant, on aimerait bien entendre ce philosophe salé et bien trempé. A défaut, lisons aussi 20.000 km entre Terres et Mers (ed. Mondo).